©Gervaise Gournay
DADAAA, d’Amélie Poirier en mars 2019 au TJP
Le Dadaïsme est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique du XXe siècle qui remet en cause toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques.
Cela se traduit par une grande créativité et imagination, suscitant les sens du spectateur, cassant les limites de manière presque innocente, parfois jusqu’à la déstabilisation totale.
Avec DADAAA, Amélie Poirier a voulu initier tout le monde à ce mouvement. Le Dadaïsme se voulait universel, c’est pourquoi cette pièce était également ouverte aux plus jeunes spectateurs, et puis, comme l’on dirait au TJP, « qui mieux que les enfants sont Dada ? ».
Le Dadaïsme, comme cette pièce nous en donne l’impression, est un lieu d’amusement, de divertissement, de liberté d’expression et de défouloir. C’est sortir pendant un temps de la réalité parfois trop dure. Retrouver l’innocence de l’enfant qui sommeille en nous. Tous ces éléments se traduisent très bien dans le cadre du théâtre.
Amélie Poirier a également pris soin de faire des références à plusieurs artistes du mouvement DADA dans les décors de la pièce : les têtes et marionnettes de Sophie Taeuber-Arp, les photomontages d’Hannah Höch et des performances sonores inspirées des poèmes d’Hugo Bal et de Tristan Tzara.
Les paroles sont ce qui m’a le plus déstabilisée, car les mots étaient inventés, tordus, transformés, mélangés entre eux et avec d’autres langues, aucun d’entre eux ne faisait sens, aucun sauf le mot « DADA ».
Les enfants étaient très amusés par les performances verbales et chorégraphiques des trois danseurs-marionnettistes et du contreténor, mais nous autres spectateurs, étions un peu perdus. Nous étions forcés à nous défaire de tout raisonnement pour n’avoir d’autre choix que de suivre ces enfants qui finalement comprenaient un peu mieux DADA que nous.
Pour conclure, selon moi la pièce est réussie : comme le ferait le mouvement DADA, elle casse en tout point les codes, nous emportant dans un imaginaire où tout est possible.
Expliquer un mouvement artistique aussi complexe au travers d’une pièce de théâtre, pour les plus petits comme pour les adultes, était un véritable défi. Défi accompli.
Pour la Carte culture, Lozen ANCILLON
©Gervaise Gournay
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