© Magda Hueckel
Lorsque je pense au théâtre, je pense aux décors qui habillent la scène, je pense aux costumes qui font vivre les personnages, je pense à la musique qui anime le spectacle. Mais je pense moins à une représentation minimaliste et épurée comme celle de Fantazja. Avant de voir le spectacle j’avais certaines appréhensions par rapport à la langue et aux surtitres. Est-ce que cela allait me déstabiliser et m’empêcher de rentrer pleinement dans le spectacle ?
Dans une salle intimiste, légèrement éclairée, nous sommes face aux acteurs, mais également face à nous-même. Un jeu de question/réponse s’installe entre Anna, la metteuse en scène, et les acteurs qui nous confrontent à des situations que nous pouvons vivre « tu es quelqu’un qui regarde l’océan et qui repense à son enfance », « tu es la personne debout dans le métro ». Ce sont ces moments qui nous interrogent sur la question de la relation que nous avons avec nous-même, mais également avec les personnes qui nous entourent que nous ne connaissons pas forcément et que nous rencontrons pour un court instant.
J’ai été énormément touchée par cette capacité de transmettre des émotions simplement en interprétant le texte grâce aux gestuelles des acteurs. Le rire et les larmes prennent alors le pas sur les appréhensions du début et je me laisse porter dans chaque histoire sans même m’en apercevoir. Durant ce spectacle, je me suis sentie suspendue hors du temps tout en étant pleinement consciente de ce que je voyais.
9 octobre 2019
La Filature, Mulhouse